Merci tout d'abord à tous pour les précieuses informations que j'ai glânées dans ce forum avant mon plongeon dans le coeur de la Grosse Pomme, elles m'ont été trés utiles.
Eh bien voilà, j'en suis revenue, aprés 7 jours et 6 nuits passés au sein de ce fruit gigantesque, surprenant et surtout DECAPANT.
Car c'est le terme, en ce qui me concerne : Je reviens de New-York complètement décapée !
Je me sens comme désengluée de tout ce qui encombrait ma tête, mes racines, mon être tout entier.
**************Pour commencer,
Premier soir de notre arrivée, 3 heures du matin, je suis en pyjama dans la rue, accompagnée du réceptioniste de l'hôtel "Metro", pour lui prouver qu'un marteau piqueur m'empêche de dormir à cette heure si tardive ! (Je n'avais pas encore saisi l'appellation "la ville qui ne dort jamais"
) - On nous attribuera une nouvelle chambre le lendemain, plus spacieuse et moins bruyante, où nous nous sentirons bien tout le temps de notre séjour, ma fille de 14 ans 1/2 et moi.***Pour continuer, quelques exemples de L'"effet déracinés" :
J'ai mangé dans un restaurant d'haïtiens, Un étage complet était réservé aux "surfers d'haïti", - même si j'avais appris le surf, je n'aurais pas pu faire partie de leur congrégation, mes racines n'étaient pas issues d'Haïti-... J'ai toutefois été servie et accueillie par le personnel du restaurant avec beaucoup de sympathie et de liberté d'esprit, j'y étais bien.
J'ai traversé le quartier réunissant les juifs "Survivants de l'holocauste", leurs femmes tondues portaient des perruques faite avec leurs cheveux de jeunes filles, les hommes avec des bas blancs portaient tous de larges chapeaux à fourrure; Chaque famille avait environ 9 enfants - Je n'aurais pas pu m'intégrer à cette confrérie même si j'aime beaucoup les enfants, mes ancêtres n'avaient aucun point commun avec les leurs-.... Celà ne m'a pas empêchée d'apprécier la tranquilité qu'ils dégageaient lorsque j'en ai croisés certains.
Je me suis réjouie et émue de la ferveur de fidèles Pentecôtistes qui osaient clamer si haut et si fort leur foi ensembles au cours d'une messe Gospel : Quelle différence avec la frilosité française qui nous fait si souvent rabattre nos émotions de joie plutôt que de les partager ! -Je ne pouvais pas non plus m'enraciner dans le culte de ces gens, je ne suis pas pentecôtiste-...J'ai pourtant eu beaucoup de plaisir à frapper dans mes mains au même rythme que tous les fidèles, heureuse d'Aimer, moi aussi.
Le vendeur de journaux qui a tenu à coller les timbres sur mes cartes postales, tout content de me préter son stylo pour que je puisse écrire vers la France où vivaient des amis à lui, le balayeur de Port Authority qui n'a pas hésité à laisser en plan balai et ramasse-miettes pour nous guider avec le sourire vers le bus 111, tout en me parlant de la réussite de ses enfants...: Pakistanais tous les deux, et fiers de l'être, avec tous leurs amis et famille vivant sur New-York -Je ne suis pas d'origine Pakistanaise, je ne pouvais pas faire partie de leur groupe- Mais j'aime me souvenir d'eux.
Je n'étais pas non plus danseuse de swing pour pouvoir me joindre à ces charmantes personnes sans âge qui évoluaient si grâcieusement sur la piste du restaurant de jazz et qui faisaient partie d'un groupe de danse. Mais ma fille a osé, elle ! Et l'espace d'un instant, elle est devenue danseuse de swing New Yorkaise parmi ces danseurs de swing New Yorkais qui l'ont intégrée avec joie. J'ai beaucoup Aimé.
L'alchimie des racines a pu s'opérer ce soir-là, l'espace d'une danse.
-Merci ma fille, Merci danseuse New yorkaise.-
Merci, Statue de la Liberté :
En passant à la hauteur de cet mythique Dame, j'ai senti avec une vive émotion qu'elle me transmettait une part de l'énergie de son flambeau !
-L'alchimie des racines a pu s'opérer entre la Statue de la Liberté et moi : Nous étions toutes deux des françaises à New-York !
Décapant, l'enracinement hors sol !
