New York se livre N° 13 Will Eisner

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Jean Mi
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New York se livre N° 13 Will Eisner

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LE NEW YORK DE WILL EISNER

Il est des auteurs qui aiment ou ont aimé leur ville et leur œuvre déborde d’allusions à celle-ci. Will Eisner est de ceux-ci : sa passion pour sa ville New York est telle qu’il lui a consacré plusieurs albums.

Will Eisner est né à New York le 6 mars 1917 prés du pont de Williamsburg, quartier où il grandit. Il a fréquenté le collège « De Witt Clinton High School » puis l’Académie des Beaux Arts où il obtient son diplôme en 1935.

Bien que décédé en 2005, 2008 voit la réédition chez Delcourt de son œuvre « New York Big City », jusqu’alors introuvable et ceci sous la forme d’une trilogie : « New York Trilogie, la Ville » sortie en février,
« L’Immeuble » en juin dernier et à paraitre en octobre prochain « Les Gens ».

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C’est pourtant seulement qu’au tout début des années 80, alors qu’il est professeur à l’Ecole des Arts Visuels de NY, qu’il se lance dans ce travail de description du quotidien des gens simples habitants la Grosse Pomme. Will Eisner est ici plus observateur que romancier. Il distille ces instantanés de vie, vus depuis les trottoirs, des recoins de son architecture, de l’immeuble au mobilier urbain.
C’est une ode qu’il adresse à sa ville natale.
Ces chroniques sont tour à tour émouvantes, drôles, tragiques, haletantes mais toujours saisissantes de réalité. Une vision humaniste et généreuse.

Will Eisner est l’incarnation du rêve américain : fils d’immigrants juifs passés par Ellis Island, il grandit à Brooklyn. Dès 1939, sa vie se dirigea vers la Bande Dessinée. Pionnier du comic book, il créa « Spirit », détective élégant évoluant dans les bas-fonds de NY.
Il publia en 1978 « un Pacte avec Dieu » rassemblant quatre histoires d’immigrants à NY, déjà une fresque sociale. Vient ensuite « Jacob le Cafard », l’histoire d’un vieux menuisier du Bronx que la crise de 1929 a privé d’une grande partie de ses commandes, où les habitants du quartier survivent tel des cafards… Enfin « Dropsie Avenue » dans lequel Eisner décrit l’évolution du Bronx de 1870 à nos jours avec son flot de nouveaux arrivants, successivement Hollandais, Irlandais, juifs, Allemands, Afro-Américains et Portoricains.
C’est la construction de l’identité culturelle américaine qui défile sous nos yeux.

Will Eisner laisse derrière lui une œuvre considérable, très éclectique. Il aura essayé toutes les facettes de la BD : conventionnelle avec son « Spirit », des romans graphiques intimistes, de la propagande militaire aux dessins d’humour.

Merci pour tout Mr Eisner.
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